Dans l'univers impitoyable de la crypto, Terra Luna Classic (LUNC) reste un symbole de résilience.
Né des cendres du crash spectaculaire de 2022, ce réseau décentralisé – anciennement Terra – s'appuie désormais entièrement sur sa communauté pour survivre et innover. Pas de fondation centralisée, pas d'équipe salariée : juste des holders passionnés, des validateurs dévoués et des propositions de gouvernance audacieuses.
Récemment, deux propositions phares ont émergé sur le forum des LuncGoblins, touchant à l'infrastructure critique et à la récupération de fonds volés. Ajoutez à cela des avancées en interopérabilité comme les swaps LUNC/USDC via Osmosis, et vous avez un aperçu fascinant de l'évolution de la finance décentralisée (DeFi).
Dans cet article, on décortique tout ça : des détails techniques aux enjeux humains, pour que vous puissiez naviguer ce paysage avec confiance.
Imaginez LUNC comme une île isolée : sans connexions solides, ses habitants (les tokens et les utilisateurs) peinent à échanger avec le continent. C'est là qu'intervient la première proposition, intitulée "Fund IBC Relaying Activity", postée le 19 septembre 2025 par l'équipe LuncGoblins. L'objectif ?
Financer l'exploitation de relais IBC (Inter-Blockchain Communication) pour connecter Terra Classic à trois chaînes phares de l'écosystème Cosmos : Osmosis (un DEX décentralisé pour les échanges), Noble (spécialisée dans les actifs stables) et Axelar (un pont inter-chaînes).
Depuis le crash, LuncGoblins finance ces relais de leur poche, mais c'est intenable. Sans eux, les transferts de LUNC ou USTC (l'UST Classic) pourraient se bloquer, isolant le réseau et frustrant les utilisateurs.
Cette prop teste un financement communautaire sur 6 mois, avec un budget total de 10 000 € en équivalent LUNC (versé au taux du marché).
Voici la répartition des coûts mensuels (incluant TVA à 19 %) :
Les bénéfices ? Une disponibilité fiable (uptime >99 %), des rapports publics transparents, et une intégration accrue dans Cosmos. Des validateurs comme BiNodes ont déjà voté "oui". Au 30 octobre 2025, le vote on-chain est en cours.
Une objection légitime surgit : comment LUNC peut-il dépendre d'un petit acteur comme LuncGoblins ? Rassurez-vous, ce n'est pas l'affaire d'une seule personne.
LuncGoblins est un validator communautaire drivé par @frag_dude (un physicien et ex-membre de l'équipe L1 de Terra), mais soutenu par une "tribu" de contributeurs via leur forum Discourse. Avec un historique de plus de deux ans (votes neutres, meetups comme celui de Warsaw en 2025), ils comblent les lacunes d'un réseau 100 % décentralisé.
Plus audacieuse encore, la seconde prop – "Recovery of Misappropriated Funds from Converter Contract Exploit" – vise à récupérer ~1 785,93 webETH (valeur ~6,68 millions $ en juillet 2025) volés via une vulnérabilité dans le contrat de conversion de Terra Classic. C'est une "proposition de signalement" pour mobiliser la communauté autour d'une chasse décentralisée menée par l'équipe "$KNEEL Team 6".
En juin-juillet 2025, des attaquants ont uploadé du code malveillant, autorisant une migration infinie de fonds. Voici les tx clés :
Les fonds dorment sur Ethereum (adresse : 0xd4bFbDBe591f28bEBEC03A21C8a70afd08b35E5F), potentiellement liés à la faillite de Terraform Labs. Si récupérés : 15 % en prime au découvreur, 85 % au Community Pool pour booster dev, audits et infra.
Processus : Actions légales/forensiques off-chain, avec mises à jour transparentes. Au 30 octobre, c'est en draft – feedback ouvert sur Discourse. Risques ? Incertitudes légales (liens avec TFL), mais c'est un précédent inspirant pour la "whitehat recovery" en DeFi.
Pour comprendre l'exploit, décryptons ces tokens legacy d'Anchor Protocol (l'ancien joyau de Terra pour les yields).
bETH (Bonded ETH) : Un actif collatéralisé sur Terra représentant de l'ETH staké (via Lido/stETH). Déposez stETH sur Ethereum, recevez bETH sur Terra pour l'utiliser en lending (emprunter USTC) ou staking. Avantage : Rewards ETH + yields Terra, sans verrouillage total.
webETH (Wormhole ETH) : La version "wrapped" pour les bridges. Brûlez bETH sur Terra via le contrat de conversion, et webETH apparaît comme une IOU (preuve de dette) pour rapatrier l'ETH sur Ethereum. Wormhole gère le transfert – fluide, mais vulnérable (rappel : hack Wormhole 2022 pour 320 M$).
Ces outils cross-chain étaient révolutionnaires en 2021, boostant l'interopérabilité. Aujourd'hui, sur LUNC, ils rappellent les leçons de sécurité : audits multiples et recoveries communautaires sont la norme.
Enfin, un signe tangible d'évolution : vous pouvez désormais swapper LUNC vers USDC (native sur Terra Classic) directement via Osmosis, le DEX star de Cosmos. C'est natif grâce à IBC, rendant les trades décentralisés et sans KYC.
Comment ça Marche ? (Étape par Étape)
Préparation : LUNC dans votre wallet (Keplr/Station).
Transfert IBC : LUNC "voyage" vers Osmosis en 10-30 secondes (frais minimes).
Swap sur Pool : Dans un pool LUNC/USDC (AMM comme un distributeur auto), échangez au taux du marché (~23 000 LUNC pour 1 USDC). Fees : 0,3 % aux providers.
USDC en Poche : Utilisez-le pour yields ou bridges.
C'est l'essence de la DeFi 2025 : d'îlots isolés (Ethereum solo) à un réseau fluide. Pour LUNC, ça attire liquidité (+20 % TVL sur pools Osmosis cette année) et stabilise via arbitrage. Attention : Slippage sur petits volumes, mais les upgrades comme le Market Module automatisent les pegs.
Terra Luna Classic n'est plus une relique du passé – c'est un labo vivant de gouvernance décentralisée. Ces props et swaps montrent une communauté proactive : financement infra, chasse aux fonds, interconnexions Cosmos. Risques persistent (volatilité, hacks), mais les garde-fous (votes on-chain, transparence) inspirent confiance.